jeudi 16 décembre 2010

Tout ce que j'ai vu a disparu / Des fantômes

TOUT CE QUE J'AI VU A DISPARU
GALERIE DE L'ÉCOLE SUPÉRIEURE D'ART DE LORIENT
10.11.2010 -17.12.2010
> livret d'exposition


Tout ce que j'ai vu a disparu est une « rétro-prospective ». Plusieurs oeuvres qui la composent sont issues de fait de projets à venir plutôt que des archives de l'activité de Khiasma. C'est le cas de Phone Tapping de Hee Won Lee dont la première exposition monographique, Wonderland, sera présentée à l'Espace Khiasma à partir du 13 janvier 2011.
Je connais Hee Won depuis plusieurs années. Elle a été mon étudiante à l'Ecole Nationale Supérieure d'Art de Nancy – elle a, par la suite, étudié au Fresnoy dont elle vient d'être diplômée. Certaines des préoccupations de son travail étaient déjà présentes à l'époque ; la solitude (et déjà un vocabulaire visuelle qui évacue la représentation du corps pour ne conserver que la parole), la ville et une affection particulière pour le son -notamment électronique- qui est devenu l'objet central de ses pièces les plus récentes. A l'époque, elle avait réalisé une courte vidéo, Karaoké – qui sera montrée dans l'exposition Wonderland- que je considère un peu comme l'esquisse, la matrice épurée de Phone Tapping.
Phone Tapping est un long travelling nocturne sur la ville de Séoul. Immensité silencieuse de gratte-ciels d'où s'échappent des fragments de conversations. On parle de ce qui ne pourra plus être réparé, de ce qui est perdu à jamais. On rejoue inlassablement les discussions inachevées. Les voix sont suspendues dans un espace hertzien, dans le flux électrique qui fabrique l'écosystème de la plupart des fantasmagories de l'artiste. Hee Won Lee ausculte une ville sans corps et nous glissons avec elle dans un obscure sentiment de suspend, dans un temps qui délicatement se délite, dans notre "devenir fantômes".




De fantômes, il en est aussi question dans l'œuvre de Berger&Berger. Ghost Towns est une élégante carte du monde où les villes disparues sont autant de minuscules confettis sur la surface de la planète. Le principe graphique nous avertit qu'il ne s'agit pas ici d'une carte comme une autre. Les continents ne sont plus que de grandes masses noires flottant sur l'océan d'une page blanche. L'économie des couleurs et des dimensions nous plonge directement du côté du récit, de l'écriture, de la partition. Carte en négatif montrant ce qui n'est plus- au dos de l'affiche une liste nous informe du nom de chaque ville et de la nature de sa disparition – Ghost Town, derrière son apparente simplicité et son récit silencieux, est une œuvre qui mobilise de façon troublante la pensée du spectateur qui se doit de recomposer mentalement la possibilité de lieux disparus. Dans l'œuvre de Renaud Auguste-Dormeuil également présente dans l'exposition, on retrouvera cette même puissance de mise en mouvement de l'imaginaire à partir d'une simple affiche, le spectateur recherchant dans ce cas à rattraper un instant disparu dans le pli de l'Histoire.


Pour cette exposition, j'ai choisi de placer la carte de Ghost Towns en contre-bas sur un socle et de composer – à partir du mobilier trouvé dans les réserves de l'école- une forme de comptoir. Ainsi on peut s'accouder pour contempler l'état de disparition de parties du monde, à la façon de créatures démiurges qui regarderaient paisiblement leur planète minuscule détruite par leur désir de puissance. Du reste, comme le dit très simplement Marc Augé dans le texte qui accompagne l'œuvre : « Toute la question est donc de savoir si en définitive la carte des villes fantômes illustre notre passé ou préfigure notre avenir. »

Cette affiche est l'une des trois de l'exposition issues de la collection Libelle éditée par Rosascape – éditeur auquel on doit aussi l'impeccable livre d'artiste Images Latentes. J'en reparle ici bientôt.

Tout ce que j'ai vu a disparu / Images retrouvées


TOUT CE QUE J'AI VU A DISPARU
GALERIE DE L'ÉCOLE SUPÉRIEURE D'ART DE LORIENT
10.11.2010 -17.12.2010
> livret d'exposition



Sans titre / Vis-à-vis © Catherine Poncin / Galerie des Filles du Calvaire

Avec une grande photographie issue de la série Vis-à-vis et la vidéo Mamèr.moi, Catherine Poncin était doublement présente dans cette exposition.
On pourrait considérer son œuvre comme une archéologie dévoyée de l'image. Car il s'agit bien d'une quête des images, mais elle est dénuée de tout désir de conservation. Car Catherine Poncin photographie souvent des photographies comme d'autres collectent des objets laissés à l'abandon auxquels on ne saurait plus accorder le temps d'un regard. Si elle revient sur des images sans qualité c'est pour en saisir un fragment, qu'elle recadre, monte, redistribue dans une nouvelle histoire. Alors que le plus souvent ces œuvres mettent volontiers en relation – et en tension- plusieurs sujets, pour Vis-à-vis, elle ne travaille qu'à l'intérieur d'une seule et même image, amplifiée par la découpe d'un motif, la rupture de l'échelle, la soustraction d'une partie. A partir de photos prélevées dans les albums de familles migrantes qui ont traversé la Méditerranée, Poncin crée ainsi des tableaux fracturés, insinue le trouble, introduit des ellipses, qui mettent en doute la surface calme du souvenir et font resurgir soudain, inaperçue, la figure sans âge de l'enfance perdue. Tableaux de déchirements silencieux, de l'histoire non-dite, histoire de la perte, du déracinement. Comme une mémoire (re)trouvée.


MaMère.moi / Vis-à-vis © Catherine Poncin / Galerie des Filles du Calvaire
Avec Mamère.moi, l'une des rares vidéos de l'artiste, Poncin travaille à l'intérieur de sa propre intimité en fabriquant en seize courtes séquences le portrait de sa mère, Pierrette. En guise de caméra Poncin utilise un appareil photo bon marché. A l'arrivée, le témoignage s'en trouve troublé, déréalisé. Avec ce dispositif frustre – son brut, images pixelisées -, Poncin n'en inscrit pas moins une écriture d'une grande délicatesse. Par un jeu de cadrages très serrés – on n'aperçoit le plus souvent des mains et les motifs d'une robe, une cheville parfois- elle parvient à mettre à distance la dimension proprement documentaire de la vidéo. Nous ne sommes déjà plus dans un film de famille. Il ne reste qu'une succession saccadée de scènes d'épure, sans date et sans lieu, le tête-à-tête d'une mère et de sa fille, qui glisse en prévenir du banal à l'émouvant et de l'émouvant au cruel. Une image intime mais sans propriétaire, un lieu singulier dans lequel nous pénétrons par effraction.

L'un des chapitres de l'exposition Vis-à-vis a été présenté à l'Espace Khiasma à l'automne 2007.
Le film Mamèr.moi y a été projeté en décembre de cette même année.
Il est disponible en DVD aux éditions Incidences
Catherine Poncin est représentée par la Galerie Les Filles du Calvaire (Paris-Bruxelles)

mardi 7 décembre 2010

Un lieu qui ne serait que du temps


Béregère Lebâcle en performance pour Over Game

Dans le texte du livret de l'exposition "Tout ce que j'ai vu a disparu", je me suis penché sur la question du lieu. D'abord parce qu'on m'avait demandé de venir parler de celui que je dirige, l'Espace Khiasma - je me suis exécuté sous la forme de deux conférences très différentes sur ce même objet. Ensuite parce que la distance aide peut-être à mieux saisir d'où l'on pense.
Je me rends compte aujourd'hui que la trame de ce texte s'applique autant à l'exposition de Lorient qu'à ce que fut l'expérience d'Over Game à Khiasma :

"Lorsque l'on m'a invité à venir parler de l'Espace Khiasma, j'ai tout de suite pensé qu'il fallait tenter d'évoquer « ce lieu qui ne serait que du temps », pour reprendre les mots de la philosophe espagnole Maria Zambrano. C'est ainsi qu'il faut comprendre le terme « espace », ce qu'il y a entre, cet intervalle vide qu'il s'agit de parcourir, d'habiter. À la manière de l'homme qui marche vers le fond de la grotte ou qui descend par l'étroit appendice d'un aven. Ce ne sont plus les objets qui sont nommés ou même les points de départ et d'arrivée mais ce mouvement qui va vers. Parler donc d'un lieu, mais comme d'une forme éphémère, “activable”, une intensité critique. Un lieu, il faut bien le dire, est composé de nombreuses dimensions « matérielles » - qu'il s'agisse du bâti, des produits techniques, des flux financiers, de l'équipe qui l'anime, du public... - mais d'une certaine mesure, j'ai progressivement pris conscience que la seule manière d'échapper à la réification de la chose culturelle était de considérer que toutes les dimensions qui le composaient devaient pouvoir être mises en mouvement. Il y aura non seulement une pensée en mouvement mais aussi sans cesse un espace et une manière de l'habiter, ré-indexés aux nécessités d'apparition des formes. L'espace déborde de ce fait souvent de manière aussi fertile qu'imprévisible du cadre strictement artistique vers la formulation d'un espace social. C'est ce débordement qui fonde sa nature politique bien plus que des thématiques spécifiques ou même des opinions ; c'est-à-dire une déformation, une plasticité du lieu en fonction de ce qui a lieu, ce qui est vécu. Le lieu est alors une expérience entière qui se retire dès que le moment s'achève et l'image y est comme un « fantôme qui sue » (...) Ainsi la situation d'apparition d'une image est aussi composée pour une large part des différents lieux de discours qu'elle offre autant que de la nature de l'espace où elle prend forme. La grotte, prise comme objet d'art total - c'est-à-dire la grotte enfouie après avoir été découverte - répond à cette même nature dialectique. Elle opère à la fois dans le registre mythique – le récit- et dans l'histoire naturelle en tant que trace pétrifiée, c'est-à-dire dans le rêve comme dans la réalité avec autant de prégnance. À la nature stable et en ordre des formes de la spectacularisation contemporaine (les images, les lieux), on pourrait opposer des objets qui « ne seraient que du temps », du temps passer à en négocier le sens, à en discuter l'essence, à en entretenir le mythe car ils devront être inaperçus pour avoir une chance d'être vus. Par ce mouvement, il est possible de fonder des lieux. "

TOUT CE QUE J'AI VU A DISPARU
GALERIE DE L'ÉCOLE SUPÉRIEURE D'ART DE LORIENT

10.11.2010 -17.12.2010

Tout ce que j'ai vu a disparu / Trésor


Poster Can ' 86 de Jacques Faton / (2005, poster noir et blanc 50 x 50 cm, recto/verso édition de 500 ex / production Khiasma/Pontos)

Comme il m'a été offert de tenter un retour sur ma pratique de « regardeur » d'images, je n'ai pu m'empêcher de placer ici encore une évocation du football, et plus particulièrement du football télévisé. On le sait, tout se déroule deux fois au moins dans le spectacle médiatique du football. Il y a l'image de la scène – qui n'est déjà plus la scène elle-même tant la prolifération du dispositif de tournage l'expose tel un pliage de plusieurs points de vue. Puis il y a la parole du commentateur qui dit la scène, la répète. Puis l'usage des ralenties qui la rejouent à une autre vitesse, en la détachant définitivement de l'évènement pour en faire un moment visuel parfaitement autonome, étirant dans le temps jusqu'au ridicule le râle du joueur qui simule d'évidence la douleur. Le fait de voir et d'entendre en même temps ce que l'on voit a toujours été pour moi une sensation particulière, pas forcément désagréable – sensation qu'explore actuellement sur un autre terrain, celui du spectacle vivant, mais sans ballon cette fois, Bojana Cvejic dans ses Running Commentaries aux Laboratoires d'Aubervilliers.
Même si le charme de cette double piste pleine de failles est d'avantage liée aux souvenirs des matchs télévisés de mon enfance qu'aux transmissions actuelles qui, par un usage exponentiel du nombre de caméras et du montage en direct tendent à fabriquer un spectacle essentiellement visuel – le commentaire est alors rejeté du côté du café du commerce reconstitué pour l'occasion sur des plateaux télévisés. Au contraire, le peu de tailles de plans à disposition pour une retransmission des années 80 par exemple (plan général du stade lointain, quelques gros plans hasardeux), la médiocrité de l'image et la voix lointaine du commentateur offre un spectacle où toutes les parties possèdent une large autonomie et où la prise en charge de ce qui est vu est aussi affaire de parole. Les retransmissions de Coupe du monde de cette époque, au direct incertain, sont marquées du sceau de la distance. La voix nous parvient des profondeurs, on y sent l'effort des ondes pour traverser péniblement la Terre. Une matérialité technologique, en somme. La voix surnage non sans mal au-dessus de la clameur infra-basse du stade. Les joueurs sont méconnaissables, leurs maillots bavent sur l'écran. C'est à ce régime que l'image commentée de football devient une précieuse relique, un rêve dont nous devons sans cesse vérifier qu'il a existé. Marius Trésor, Christ noir levant les bras au ciel (France-Allemagne, 1982), le commentateur prononçant son nom et en même temps, l'incrustation improbable au bas de l'écran où l'on lit la vérité de la scène : TRÉSOR.

L'affiche Can'86 de Jacques Faton rend hommage à une archéologie du football. C'est une image perdue du match Sénégal-Côte d'Ivoire, associée à la collecte des récits de ceux pour qui le souvenir de ce but fatal reste aujourd'hui encore un triste moment. Imprimées au verso de l'image illisible extraite d'une bande trouvée sur un marché de Dakar, les histoires de Can'86 sont techniquement invisibles quand on regarde l'image. En tournant l'affiche, le visiteur perd l'image au profit de son histoire. Ici récit et relique visuelle ne se répètent pas, le commentaire ne s'additionne plus à l'image, il en est l'alternative.
Jacques Faton a consacré une grande partie de son parcours artistique à la mémoire du football et j'ai partagé avec lui certaines de ses investigations sénégalaises.
Il exposait, il n'y a pas si longtemps encore à Arlon en Belgique, un nouveau chapitre de son travail passionnant.

TOUT CE QUE J'AI VU A DISPARU
GALERIE DE L'ÉCOLE SUPÉRIEURE D'ART DE LORIENT

10.11.2010 -17.12.2010

lundi 6 décembre 2010

Tout ce que j'ai vu a disparu / vues d'expo



Affiche CAN'86 de Jacques Faton et L'image comme trésor de Simon Quéheillard, où quand c'est la quête de l'image qui forme l'image. J'ai écrit un texte pour le livret de l'exposition, Une image dans la grotte et la grotte comme une image, qui doit probablement beaucoup à ces deux œuvres.

Tout ce que j'ai vu a disparu / vues d'expo 3




L'exposition met en relation des livres, des affiches et des vidéos.
Des images toujours incertaines comme album photo sans images (Images Latentes, journal d'un photographe de Khalil Joreige et Joana Hadjithomas) ou une correspondance pixelisée (Temps Mort de Mohamed Bourrouissa)
> voir l'entretien vidéo de Mohamed Bourouissa sur khiasma.net

Tout ce que j'ai vu / hommage à Sylvestre



Un mois de novembre particulièrement copieux m'a empêché de parler d'un très beau projet réalisé à l'École Supérieure d'Art de Lorient. Il était temps de réparer cette omission.
C'est chose faite. « Toute ce que j'ai vu a disparu » (hommage indirecte au remarquable et mélancolique livre de typographie It is beautiful... then gone de Martin Venezky) est une exposition collective réalisée à l'invitation de Nicolas Barrié, artiste, vidéaste et enseignant à Lorient. Quand Nicolas me parle de cette invitation à la fin du printemps dernier, il s'agit plutôt d'une conférence, sur l'Espace Khiasma. Parler d'un esprit du lieu, d'une manière d'aborder les formes contemporaines mais aussi de les partager, de faire communauté. Progressivement, l'idée de faire une exposition, de faire « Khiasma » à Lorient prend forme. Il s'agit au passage pour moi de traverser mes années de directeur d'un lieu d'art pas comme les autres mais aussi d'éditeur (la décennie précédente placée sous le signe d'Amok). En hommage à ces années de jeunesse, je dépose deux livres de bandes dessinées de Sylvestre comme introduction de l'exposition, Relations et Simple (les deux édités par Amok éditions). Sylvestre – Federico Del Barrio- défait dans Relations tous les artifices du récit. Les personnages aperçoivent l'ironie de leur nature, la vacuité de leur mission, les limites de la page et l'encre qui les compose. Ils pensent perspective, point de fuite, utopie. Avec Simple, Del Barrio en finit avec la bande dessinée en plaçant un personnage – son double fictionnel- en bas à droit de toutes les cases du livre. C'est l'incarnation du refus des simulacres, la grève du récit. Ces amis – Raul, Cava- ont beau tenter de venir le raisonner, rien n'y fait, l'auteur-personnage ne bougera pas jusqu'à devenir pure littérature.
L'oeuvre en bande dessinée de Del Barrio comme celle de Raul est l'une des rares à avoir eu une influence durable sur mon parcours. C'est sous le signe de la disparition que j'ai placé cette exposition qui tente de relier deux décennies de préoccupations visuelles.
Merci encore à toi Fédé pour ces livres d'une intelligence rare.

TOUT CE QUE J'AI VU A DISPARU
GALERIE DE L'ÉCOLE SUPÉRIEURE D'ART DE LORIENT

10.11.2010 -17.12.2010
RENAUD AUGUSTE-DORMEUIL, BERGER & BERGER, MOHAMED BOUROUISSA, OLIVIER DEPREZ & MILES O'SHEA, FRÉDÉRIC DUMOND, JACQUES FATON, FABIEN GIRAUD & RAPHAËL SIBONI, NIKLAS GOLDBACH, KHALIL JOREIGE & JOHANNA HADJITHOMAS, HEE WON LEE, THANDO MAMA, OLIVIER MARBOEUF, CATHERINE PONCIN, SIMON QUÉHEILLARD, SILVESTRE, TILL ROESKENS
COMMISSARIAT : OLIVIER MARBOEUF / KHIASMA

Tout ce que j'ai vu a disparu / vue d'expo 1

jeudi 2 décembre 2010

Over Game / Du vivant



photos © Matthieu Gauchet et Olivier Marboeuf

"Les plantes sont vivantes, elles respirent et créent une circulation de gaz, de flux, que l’on retrouve dans l’écriture de Jérôme Game. C’est le côté organique. L’envie de créer une nature en vie, qui respire, rejoignait toute cette idée de difficulté à respirer, très présente dans ça tire. Mais aussi les pensées qui circulent chez Jérôme Game, qui poussent les unes à côté des autres, s’entrelacent. L’idée des rizhomes de Deleuze était présente également. À l’intérieur du corps du narrateur de ça tire, les mots sont bloqués. Il y a la recherche d’une libération de ce souffle, de cette parole."
Extrait de l'entretien d'Alexis Fichet et Bérengère Lebâcle pour Over Game.

Dès l'été dernier, lors d'une séance de travail, la présence de plantes et l'idée de flotter au-dessus nous avait beaucoup tenté. Bérengère avait envie de trouver une traduction dans la performance de cette sensation du corps qui passe d'un milieu à un autre, traverse des éléments, flotte même parfois, change de régime, d'état.
A la faveur de ma rencontre avec Nicolas Bralet du Laboratoire Associatif Art & Botanique (LAAB) nous avons pu pousser cette idée plus loin. Nous travaillions depuis un moment sur l'idée d'une résidence à venir quand j'ai décidé de l'inviter à se joindre à nous sur le projet Over Game. Il a produit avec Sabrina Issa un véritable jardin qui installe son rythme vivant durant toute la durée de la présentation publique de l'exposition, avec son système automatisé d'arrosage et d'éclairage. Il fait écho à notre préoccupation du temps – long, cyclique - qui est l'un des enjeux de la forme « installation/performance ». Avec ce jardin, nous sommes dans un espace totalement artificiel, mais qui déploie cependant des cycles naturels, du temps ancien, imperceptible et continu. Nous avions déjà commencé à explorer cette année à Khiasma, à la faveur de la résidence Locavores d'Emilie Notéris, des problématiques écologiques – et écosophiques- , en nous intéressant à la difficulté de penser la nature dans un régime urbain et technologique généralisé. Nathalie Blanc, l'une des intervenantes de cette résidence, posait en mai dernier un regard passionnant sur notre perception variable de ce qu'est la nature, construction qui faisait fi des données scientifiques à notre disposition. La nature réinventée, fantasmée et finalement épurée de sa part d'ombre. En posant le cafard comme figure centrale de la nature en ville, elle prenait à rebours notre désir de verdir la ville.(voir la vidéo)

La question de la nature contradictoire est aussi au coeur du travail d'écriture d'Alexis Fichet. Dans ses pièces Plomb, Laurier, Crabe et plus récemment Hamlet and the something pourri, on la retrouve dans sa forme vitale et inquiétante. Elle donne vie et empoisonne tout à la fois.


OVER GAME
du mardi 30 novembre au samedi 4 décembre à Khiasma entrée libre

> en savoir plus
> lire l'intégralité de l'entretien de Bérengère Lebâcle et Alexis Fichet

mercredi 1 décembre 2010

Over Game / premier soir


© photo Matthieu Gauchet

Impression polaire...

lundi 29 novembre 2010

Over Game / Dans la neige




C'est peut-être aussi les chutes de neige qui nous influencent sans qu'on le sache. Quelque chose de polaire s'est installé au seuil de l'installation. Nous voilà avec un espace tout blanc pour ouvrir le dispositif Over Game. Un véritable « white cube ». Manière de poser une page blanche, de partir d'un état nu, abstrait, du hors texte, des pages qui précèdent parfois le titre. Un avant propos. Et d'entrer progressivement dans la matière du livre Ça tire.
On commence par du blanc avant que tout se remplisse, s'organise, que la matière perce la surface lisse, que ça pousse. On commence baigné de blanc et on finit dans le noir, devant un dos nu qui parle, suspendu dans le vide, un moment sensuel et obscur, un appel par l'embrasure d'une porte. Dans ces deux stations, il est toujours question de cinéma, de voir-dire des images, de penser des plans, de les imaginer au début sur un écran encore vierge, puis de les mettre à mort quand elles prennent enfin corps dans l'obscurité. Désir contradictoire qui tend le dispositif par ses deux extrémités.

samedi 27 novembre 2010

Over Game / Relectures




Après discussion, nous décidons de garder le « sol archéologique » sans le repeindre. Une exposition comme une relecture de la précédente, c'est à propos. Évidemment le sens se déplace, ce n'est pas une citation. On est maintenant dans le territoire vu du ciel – retour de l'histoire du point de vue. Bérengère installe ses piscines bleues, on baigne dans la Californie. Pendant que les mots s'infiltrent doucement un peu partout, on s'attaque au jardin, sauvage et artificiel à la fois, concret et peut-être aussi incertain, si possible.
Over Game du mardi 30 novembre au samedi 4 décembre de 20h à 23 h > en savoir plus et réserver ici

jeudi 25 novembre 2010

Vestiges




Alors que nous travaillons activement sur Over Game, des fantômes d'une histoire précédente émergent lentement de la peinture du sol. La colle du scotch utilisé par Marie Bouts et Till Roeskens pour tracer leur carte mentale a réagi avec la glycéro et remonte à la surface. On n'avait pas besoin de ça. Nous voilà obligés d'appliquer de l'acétone partout sur le sol fraîchement repeint. Un peu pénible quand même. Avec Alexis Fichet, nous (re)découvrons les territoires de l'exposition Pistes, devenus vestiges, traces. C'est notre petit plaisir. Dans un dernier effort nocturne, nous voilà transformés en archéologues.

mercredi 24 novembre 2010

Game, au delà de / 2


L'écriture de Game est aussi une question de point de vue. En en discutant avec Bérengère Lebâcle et Alexis Fichet, cela devient très clair. Il s'agit de dire des choses mais aussi de dire d'où on les dit, d'où on les perçoit. C'est l'un des enjeux dont j'ai tenté de me saisir avec les propositions typographiques de ce projet. J'ai fabriqué pour l'essentiel des jeux de distance - qui sont aussi des jeux d'activation de la lecture par rapport à la position du spectateur. Cela croise l'univers médical - le kiné- qui habite le texte original de Game et auquel Bérengère donne une nouvelle incarnation dans la performance. Certaines autres propositions jouent plus volontiers sur l'invisibilité, le jeu de révélation, la phrase cachée qu'il faudra trouver quelque part. La performance (re)jouera l'espace, ce qui offre la possibilité d'y cacher des choses. Je dis à Alexis : "La référence absolue pour moi c'est la scène de la série Twin Peaks de David Lynch lorsque l'inspecteur trouve en auscultant le cadavre de Laura Palma une lettre coincée sous son ongle".

lundi 22 novembre 2010

Avec ou sans Game, au-delà de / 1



J'écrivais, il n'y a pas si longtemps (ici) que la poésie de Jérôme Game était indissociable de sa scansion, de son art de l'insert, de la découpe de la lettre. Petite mécanique de précision qu'il fallait savoir entendre. Ce n'était pas un jeu, c'était mettre les organes dehors, mobiliser toutes les circulations du corps, les matières invisibles de l'anatomie et les regarder en train de faire ce qu'on entend ou bien essayer de les nommer en même temps qu'elles actionnent – en secret- ce qui est dit. Allez à la source de l'acte de dire -mécanique et symbolique en même temps, d'où l'embouteillage, d'où le trop-plein, le débordement, le besoin d'en sortir par blocs, de pousser tout ça dehors au plus vite, qu'on voit ce que c'est. Et en même temps, de l'épuiser à le dire, de le rendre mort et de sans cesse devoir le réanimer.

Over Game est une tentative, une forme au-delà de Game – mais avec sa complicité-, qui ouvre sa poésie dans l'espace et qui l'essaye à d'autres mécaniques. Bérengère Lebâcle est de celles-ci. Elle porte des extraits de « ça tire », y introduit sa voix – ou sa voix est introduite par ce texte car il y a clairement effraction quelque part. Ça tire donc, ça s'arrête près de la ligne, ça déclenche, ça creuse. C'est du Game sans Jerôme mais avec beaucoup d'autres corps vivants ou inertes.

Nous y voilà, l'espace est presque blanc, les peintres recouvrent les vestiges de l'instant d'avant. On va pouvoir commencer quelque chose qui n'a pas vraiment de début, ni de fin. On pense qu'il y aura une sourde idée de fête passée, des vestiges glacés, un désordre imperceptible des choses, un léger décadrage. Tout sera presque à sa place mais en mouvement, en train de glisser.

Over game du 30 novembre au 4 décembre à l'Espace Khiasma Une proposition artistique d'Alexis Fichet et Bérengère Lebâcle avec la collaboration d'Olivier Marboeuf et du Laboratoire Associatif d'Art & Botanique.
> en savoir plus

dimanche 24 octobre 2010

Stars and Strikes à Slick


Brigitte Zieger devant l'œuvre installée à l'Espace Khiasma © Matthieu Gauchet

Dans le cadre de l'édition 2010 de Slick (foire de découvertes en art contemporain du 21 au 24 octobre 2010 à Paris sur l'Esplanade du Palais de Tokyo et du Musée d'Art moderne de la Ville de Paris), la galerie Odile Ouizeman présentait "Stars and Strikes" de Brigitte Zieger, une pièce produite par Khiasma dans le cadre de l'exposition Entropie (juin 2010 à l'Espace Khiasma). Khiasma a conçu le système de conservation de l'oeuvre réalisée in situ et son remontage a été réalisé par Alain Christophe qui assure également la construction des expositions de notre espace.

Révoltes FM / attention censure !



On a vu début plus triomphal pour un Atelier de Création Radiophonique (ACR) de France Culture. Revoltes FM de Bruno Guiganti dont la diffusion était prévue le dimanche 31 octobre à 23h00 sur la station est tout bonnement censuré. Trop ironique, il semble, cette œuvre radiophonique pourra cependant ravir les oreilles du public de L'Espace Khiasma le dimanche 31 octobre à 18h00 (entrée libre). En ces temps de révolte, un vent frais traversera de nouveau, la rue Chassagnolle aux Lilas.

Dans l'esprit qui a conduit la réalisation de cette émission, et qui va de la fascination pour la protestation collective de rue à l'exposition ironique de son conformisme mais sur un mode attachant, plusieurs approches croisées théâtraliseront au préalable l'écoute.
Jean-François Chermann
, neurologue donnera une conférence illustrée sur les pathologies de la révolte. Dominique Lagorgette, maître de conférence en sciences du langage évoquera les fonctions de l'insulte dans un cadre protestataire. Enfin, un ensemble d'affiches sauvages produites par un groupe de désobéissants anti-pub devrait investir l'espace de diffusion le temps de la soirée. Restons au conditionnel tant le dit-collectif accumule les soucis avec la police en ce moment. Affaire à suivre. Venez nombreux !
> réserver
> écouter l'émission Révolte FM ici

Le retour de l'Explorateur Club


On l'avait laissé avec son fameux "homme obsolète" en avril dernier lors de Relectures IX, Jean-Pierre Ostende revient à Khiasma pour clore sa résidence avec un nouvel épisode de l'Explorateur club.
Chaque lecture de Jean-Pierre Ostende, basée sur un texte conçu pour l'occasion, est un moment unique, une dérive en marge de son écriture du côté du burlesque et du fantastique. Si l'on retrouve ici des motifs récurrents de ses livres - le goût pour les formes administratives et les injonctions du management, l'irruption de l'étrange dans les situations les plus banales - tout est ici distendu comme la lente peinture d'un cauchemar contemporain. La qualité de lecteur de l'auteur fait le reste. Nous sommes embarqués loin de nos bases. On ne sait plus dans quel corps s'est glissée cette voix, de quels fuseaux horaires jaillissent soudainement ces fantômes solitaires, quel paysage fascinant se niche dans le motif d'un papier peint ou les dorures d'un carte de visite.
Jean-Pierre Ostende a quitté Marseille pour la banlieue parisienne pendant dix mois sous la forme de courts séjours. À cet endroit où l'on traçait jadis la ligne de démarcation entre la Capitale et lieux bannis qui la ceinturaient, plus rien n'est visible que des chantiers, une zone en transformation et la sourde attente d'une vie meilleure pour des quartiers longtemps oubliés de tous.
Jean-Pierre Ostende est allé traîné par là, non loin du chantier du tramway T3, là où le Périphérique disparaît dans les sous-sols des cités et des jardins publics.
Rien ne dit que l'Explorateur Club nous en dira plus, certains secrets sont bien gardés.

Jean Pierre Ostende / L'explorateur Club
Lecture le vendredi 29 octobre à 20h30 à l'Espace Khiasma
Entrée libre

> réservation.

--------------------------------------------------------------
Jean-Pierre Ostende est le premier invité de la plate-forme de création Mythologies, initiée par Khiasma, qui se propose d'aborder les mutations urbaines du Nord-est parisien par le biais d'interventions dans l'espace urbain, de récits et de fictions "documentées". Pour en savoir plus sur Mythologies, voir le site : www.khiasma-mythologies.com


mardi 5 octobre 2010

Parcours Est : Explorez en bus les arts visuels dans l'est parisien


Parcours Est est une initiative des structures dédiées aux Arts visuels de l'Agglomération Est Ensemble. Née en janvier 2010, cette nouvelle communauté de dix communes de la banlieue est de Paris qui s'étend de Pantin à Montreuil, en passant par Noisy-le-sec, Romainville ou encore Les Lilas, regroupe des acteurs de l'art contemporain unis autour de l'idée de rendre accessibles à tous des démarches et des œuvres exigeantes.

Parcours Est vise à donner une visibilité plus large de la richesse et de la pertinence des propositions d'un champ artistique émergent encore trop méconnu du grand public à partir d'itinéraires gratuits entre plusieurs expositions.

Après une initiative en juin 2010 à l'occasion notamment de l'exposition "Entropie : principes actifs des énergies perdues" à l'Espace Khiasma, vous pouvez découvrir à chaque parcours gratuitement les expositions de trois ou quatre structures d'arts visuels de l'est parisien.

Venez découvrir l'exposition de Till Roeskens et Marie Bouts "Pistes" à l'occasion du Parcours Est #3, le 30 octobre. L'espace Khiasma est le point de rendez-vous du parcours.

Pour en savoir plus, www.parcours-est.com

Pour s'inscrire sur l'un des parcours, écrire à l'adresse :
resa@parcours-est.com

vendredi 17 septembre 2010

Vernissage de Self Fiction





Première projet du programme de la saison Arts Visuels "Manifeste pour des villes invisibles", Self Fiction vous invite à découvrir Dubaï avec un autre regard, celui de Christian Barani.
Vous avez été nombreux à composer votre Self Fiction, à déambuler entre les 10 points de diffusion, à prendre le temps de vous imprégner des deux heures du (des) film(s) produit par Khiasma, à échanger vos impressions autour d'un verre, en présence du vidéaste.


lundi 13 septembre 2010

Clôture de la résidence Locavores d'Émilie Notéris

Clôture de la résidence d'Émilie Notéris sur les Locavores, ces personnes qui s'engagent à manger local. Autour d'un repas 100% AMAP, on a parlé écologie et nature en ville avec Nathalie Blanc, culture en ville et relocalisation de l'économie. C'était aussi l'occasion de découvrir l'ouvrage collectif ALIM., résultat de la résidence, conçue comme un think-thank autour des pratiques locavores (aux éditions IMHO, dir. É. Notéris)


mercredi 7 juillet 2010

Critique de l’œuvre de Fabien Giraud «Straight Edge» par les jeunes du Service Jeunesse des Lilas




Photos prises par Jacky, Amine, Sofiane, Mick, et Abdel

Le 29 juin 2010, l’espace Khiasma a eu le plaisir de recevoir Sofiane, Jacky, Mick et Abdel directeur adjoint du service jeunesse de la ville des Lilas, pour une visite privée de l’exposition Entropie. Cette initiative fût l’occasion d’une première rencontre entre Khiasma, les jeunes et l’équipe du service jeunesse. Âgés de 12 à 13 ans, ils ont été a la rencontre des œuvres de l’exposition Entropie qui a eu lieu du 2 juin au 2 juillet 2010 et ont proposé leur propre lecture de l’œuvre de Fabien Giraud « Straight Edge». Cette expérience menée avec le service jeunesse a pour objectif d’initier les jeunes de la ville, en dehors du temps scolaire, aux enjeux de l’art contemporain et aux questions de société qui traversent l'activité de Khiasma. Il s'agit progressivement de construire un rapport critique aux œuvres d'art qui les engage à mettre en forme leurs ressentis face à des images et des objets qui peuvent les toucher, les étonner et parfois les déstabiliser. Leurs commentaires seront régulièrement publiés sur le blog de Khiasma.

Jacky :
Un fond noir et des lumières, street wear, des rockers, ils ont l’air de fou. La couleur des vêtements qui se reflète dans la lumière, ils sont différents. Ca me paraît étrange car ils font semblant de se battre. Les gens se relâche et font semblant de se battre entre amis. Pour s’amuser et pour montrer ce que font les gens dans les concerts punk. C’est mieux de faire un film car en photo on comprendrait rien.

Sofiane :
Le film s’adresse à eux-mêmes (2) et les autres. Ça se passe dans un studio de rocker ! C’est bizarre leur bagarre. Ils se battent pour qu’ils restent zen et s’amuser. L’artiste a fait ce film pour s’amuser et pour nous (3)

Mick :
Le décor est un fond noir et des lumières sombres. Les personnes dans le film ont l’air de fou ! Ça représente quelque chose d’étrange la façon dont il se comporte. Ils imitent une bagarre. Comme c’est un film c’est bien on peut voir les mouvements des gens qui sautent partout.

Fabien Giraud THE STRAIGHT EDGE (Vidéo/Durée 13'8"/2005/Production: le Fresnoy)
Courtesy Le Fresnoy, studio national des arts contemporains


(1) Le straight edge est une mouvance minoritaire issue du mouvement punk où les adeptes s'engagent personnellement à suivre un style de vie visant à conserver une clarté d'esprit. Souvent abrégé en xXx, provient de la chanson Straight Edge de 1981 du groupe « hardcore Minor Threat ». Source Wikipédia
(2) Sofiane parle des protagonistes du film ou des habitués de ce genre de pratique : « le Straight Edge »
(3) Sofiane parle du public en général.

mercredi 30 juin 2010

La Kabane épisode 1



Dans un dernier effort après une saison bien chargée, Khiasma a investi pour la première fois le quartier des Fougères les samedi 26 et 27 juin.
Coincé entre les Maréchaux et le Périphérique, ce quartier est l'un des espaces où se déploiera la plate-forme de projet Mythologies que Khiasma développe pendant trois ans autour des mutations urbaines et du mythe du Grand Paris. Ou comment à partir du principe actif de la fiction se construisent de nouveaux territoires et de nouvelles manières de les habiter. Cette plate-forme a pour vocation d'accueillir de multiples interventions de formats et de contenus variés. Jean-Pierre Ostende, écrivain en résidence à Khiasma, y creuse actuellement l'idée du jumelage de deux quartiers HLM. Studio 21bis, duo d'artistes plasticiens, a dirigé la construction d'une cabane en carton au cœur du square Léon Frapié. Appuyée par une main d'œuvre locale, nombreuse, jeune et motivée, la construction de cette cabane en carton de récupération s'est étalée sur toute la journée du samedi 26 juin. Au soir, elle était prête à recevoir son contenu et des visiteurs pour la fête du quartier le 27 juin... (à suivre)

mardi 22 juin 2010

On prépare la fête de quartier des Fougères !


Permanence devant le local du 3 rue de Noisy-le-Sec, où est stocké le carton amené par les habitants... Luce est là pour parler aux passants du week-end à venir, avec comme point d'orgue la fête de quartier des Fougères au Square Léon Frapié dimanche. D'ici là, les artistes/constructeurs du Studio 21bis, aidés par les habitants, auront érigé une étrange construction éphémère...

Le post annonçant le projet de l'archipel des Fougères et des Sentes-Avenir