jeudi 31 mars 2011

ÉPOUSER STEPHEN KING 3


J'écris un côte à côte. Un tricot basique genre écharpe. La porte est ouverte. Cette compagnie exalte ma solitude. Mais ce n'est pas une retraite. Je suis plus qu'en maison de repos. Je travaille en comparaison constante. En couple. C'est être la proie. Consentante. D'un parallélisme. C'est tellement doux. Je tente la vie en couple tu vois. Avec le travail d'une autre. Et ça complique quand tu aménages chez l'autre avec des phrases courtes. Des moignons de discours. Qui embrassent tout. Sur une table pour poser peu. Genre petit jardin. J'inspecte respectueusement. En flexion. En extension. Je me laisse faire beaucoup. Genre carrefour. Modeste employée de 15h à 20h. J'ai toujours aimé le peu. Le petit. Le voisin. Le dehors. L'ici. Mon travail est un homme qui dit : Je suis amoureuse. Musique à fond. Jambes croisées. Il lit Claudel. Camille. Un don de Paul. Il corrige Proust avec Prout. Coeur petit petit. C'est mon frère petit petit. C'est mon père. C'est mon fils.


Barbara Manzetti
Mercredi 30 mars, lectures au domicile de Giuseppe Molino, qui donne sa contribution aux activations de Relectures.

Epouser Stephen King / activations du 5 au 10 avril à Khiasma (festival Relectures XI)


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