mardi 23 février 2010

24h sans nous, Khiasma s'associe à la mobilisation



Voici les premières phrases du Manifeste du Collectif
LA JOURNEE SANS IMMIGRES : 24H SANS NOUS :
« Nous, femmes et hommes, de toutes croyances, de tous bords politiques, et de toutes couleurs de peaux, immigrés, descendants d’immigrés, citoyens conscients de l’apport essentiel de l’immigration à notre pays, en avons assez des propos indignes tenus par certains responsables politiques visant à stigmatiser ou criminaliser les immigrés et leurs descendants. »
Le Collectif organise le 1er MARS 2010 une journée de retrait de la vie économique.

Pour tout savoir sur Khiasma et la journée du 1er mars : cliquez ici
Pour suivre la mobilisation du 1er Mars :
contact@lajourneesansimmigres.org
http://www.lajourneesansimmigres.org
http://forum.lajourneesansimmigres.org

Ils en parlent dans Rue89

Le 1er mars, D' de Kabal vous propose d'écouter MaColère



A 200m de Khiasma, les sans-papiers sont toujours en grève



projection de Hinterland de Marie Voignier (12 février 2010) / © Matthieu Gauchet

25 salariés intérimaires de SELPRO, travaillant pour le sous-traitant La Suburbaine, occupent depuis le 12 Octobre 2009 le chantier du tramway des Maréchaux à la Porte des Lilas. Quatre mois se sont écoulés et les 25 grévistes sont toujours là, solidaires pour obtenir les 5 Cerfa (permis de travail) qui leur manquent encore.
Nous sommes allés à leur rencontre et, au hasard des initiatives de chacun d'entre nous, nous avons établis un lien avec eux. Depuis le 23 Octobre 2009 (cf article du 28 octobre 09), l'association Khiasma propose à son public de constituer une cagnotte de soutien à leur lutte. A l'occasion de chaque soirée, nous accueillons des délégués du piquet de grève de la Porte des Lilas qui y présentent les raisons de leur combat et appelé à un soutien.


Photo: Matthieu Gauchet

Un diaporama photographique est aussi diffusé dans l'Espace Khiasma : première étape d'un travail de rencontre et réflexion commune avec les gréviste de La Porte des Lilas autour de leur image et celle des piquets de grève. Cette sélection de photos a été proposée par Matthieu Gauchet et validée par un des leurs délégués. Voir les photos en ligne ici sur notre page spéciale "24h sans nous" du 1er mars 2010.

Photo: Sylvain Victor

La grève des sans-papiers,
c'est aussi beaucoup d'autres actions et mobilisations :


Le film "On bosse ici ! On vit ici ! On reste ici !" a été réalisé par le Collectif des cinéastes pour les "sans-papiers" pour appeler à la régularisation des travailleurs sans papiers en grève et signé par plus de 300 cinéastes et projeté en public sur le Parvis de la Cinémathèque française lundi 22 février 2010 - 18h45.


Pour voir la vidéo en plein écran: cliquez ici
Pour tout savoir sur le collectif : cliquez ici
Pour suivre la grève des sans papiers (attention, ce n'est pas le seul lien): cliquez ici

De nombreux autres mouvements de grève des travailleurs sans-papiers sont à l'oeuvre dans le 20e, le 17e, le 14e, le 12e le 2e, Nanterre et Vitry (liste non exhausitives)

dimanche 21 février 2010

Image trouvée / Sabine Massenet

Etape de résidence de Sabine Massenet à l’Espace Khiasma
Mardi 16 février 2010 dans le cadre du festival Hors-Limites


Sabine Massenet (photographie Matthieu Gauchet)

Sabine Massenet n’est pas qu’une vidéaste talentueuse, c’est aussi une aventurière ! Si tant est qu’on considère comme une aventure toute tentative de rencontrer les autres par hasard et à ses risques et périls. Il faut dire que ça commence mal, très mal.Quand Sabine décide de monter sur le petit bateau d’un certain Giney Ayme (le bien connu éditeur d’Incidences), ce n’est pas pour discuter vidéo entre Marseille et les îles du Frioul. Durant la traversée, elle largue à pleines poignées une bonne centaine de cartes plastifiées avec son contact. A l’image d’un Kirk Douglas jetant les flacons pleins de messages pour se sauver du Nautilius, Sabine balance à la mer des messages à des inconnus. La suite est moins drôle. Les réactions ne se font pas attendre et la pollueuse se fait passer un savon par tout ce que le port de Marseille et des environs compte de protecteurs de la nature et de défenseurs de littoral. L’artiste en est quitte pour une séance de nettoyage et quelques remontrances. Elle fait le récit de cette aventure sans détour. Et c’est très drôle, il faut bien l’avouer. Jusqu’à ce jeune homme convaincu que c’est le message d’une californienne esseulée qu’il vient de ramasser et qui découvre son véritable auteur, l’air un peu dépité…



(photographie Matthieu Gauchet)

Cette savoureuse aventure marseillaise n’est que l’introduction à celle qui va se jouer en Seine-Saint-Denis. Sabine Massenet, avec la complicité des bibliothécaires, va déposer un bon millier de cartes dans des livres choisis au hasard dans les bibliothèques du département. Une image et un message énigmatiques « Si vous trouvez cette carte, contactez impérativement … » Tout droit sortie d’un film d’Hitchcock (auquel l’artiste fait clairement référence), cette « image trouvée » va rencontrer des personnalités inattendues avec lesquelles l’artiste entrera progressivement en contact. A partir de la question centrale du livre et de la lecture, elle construit une trame qui parle de l’enfance, des interdits, des lectures obligées ou encore de la transmission. Des dialogues qu’elle établit avec les lecteurs, elle tisse des récits possibles, des œuvres à venir dont la forme reste ouverte.


Vue de l'installation typographique des échanges de mails entre l'artiste et les lecteurs
(photographie Matthieu Gauchet)


Pour cette première présentation de résidence, elle a choisi le principe du récit à l’oral. Devant son Powerpoint qui alterne photos et extraits de films, elle déploie sa propre mémoire des images, l’empreinte intime de certaines séquences accompagnées des voix de ceux qu’elle a rencontrés ou de leurs témoignages lus par d’autres. Ce soir-là, tout est tenu par le fil de la voix, celle de Clotilde Ramondou arrive en contrepoint du récit de Sabine, avec des extraits de textes d’auteur. Là aussi le livre est au cœur de l’histoire, clef de voûte d’un monde de désir et de subversion. Avec l’air de ne pas y toucher, Sabine Massenet présente une forme plus complexe qu’il n’y paraît. Prétextant un travail en cours, elle se joue de l’esthétique de la conférence, du compte-rendu pour faire naître une forme de film polyphonique, léger et grave à la fois. Elle nous promet que ce n’est qu’une étape mais nous savons déjà que nous nous en rappellerons…


Clothilde Ramondou (photographie Matthieu Gauchet)

Sabine Massenet est accueillie en résidence à l'Espace Khiasma avec le soutien du Conseil général de la Seine-Saint-Denis. Avec le Concours de l’association Bibliothèques en Seine-Saint-Denis et de l’ensemble des Bibliothèques du département.