jeudi 2 décembre 2010
Over Game / Du vivant
photos © Matthieu Gauchet et Olivier Marboeuf
"Les plantes sont vivantes, elles respirent et créent une circulation de gaz, de flux, que l’on retrouve dans l’écriture de Jérôme Game. C’est le côté organique. L’envie de créer une nature en vie, qui respire, rejoignait toute cette idée de difficulté à respirer, très présente dans ça tire. Mais aussi les pensées qui circulent chez Jérôme Game, qui poussent les unes à côté des autres, s’entrelacent. L’idée des rizhomes de Deleuze était présente également. À l’intérieur du corps du narrateur de ça tire, les mots sont bloqués. Il y a la recherche d’une libération de ce souffle, de cette parole."
Extrait de l'entretien d'Alexis Fichet et Bérengère Lebâcle pour Over Game.
Dès l'été dernier, lors d'une séance de travail, la présence de plantes et l'idée de flotter au-dessus nous avait beaucoup tenté. Bérengère avait envie de trouver une traduction dans la performance de cette sensation du corps qui passe d'un milieu à un autre, traverse des éléments, flotte même parfois, change de régime, d'état.
A la faveur de ma rencontre avec Nicolas Bralet du Laboratoire Associatif Art & Botanique (LAAB) nous avons pu pousser cette idée plus loin. Nous travaillions depuis un moment sur l'idée d'une résidence à venir quand j'ai décidé de l'inviter à se joindre à nous sur le projet Over Game. Il a produit avec Sabrina Issa un véritable jardin qui installe son rythme vivant durant toute la durée de la présentation publique de l'exposition, avec son système automatisé d'arrosage et d'éclairage. Il fait écho à notre préoccupation du temps – long, cyclique - qui est l'un des enjeux de la forme « installation/performance ». Avec ce jardin, nous sommes dans un espace totalement artificiel, mais qui déploie cependant des cycles naturels, du temps ancien, imperceptible et continu. Nous avions déjà commencé à explorer cette année à Khiasma, à la faveur de la résidence Locavores d'Emilie Notéris, des problématiques écologiques – et écosophiques- , en nous intéressant à la difficulté de penser la nature dans un régime urbain et technologique généralisé. Nathalie Blanc, l'une des intervenantes de cette résidence, posait en mai dernier un regard passionnant sur notre perception variable de ce qu'est la nature, construction qui faisait fi des données scientifiques à notre disposition. La nature réinventée, fantasmée et finalement épurée de sa part d'ombre. En posant le cafard comme figure centrale de la nature en ville, elle prenait à rebours notre désir de verdir la ville.(voir la vidéo)
La question de la nature contradictoire est aussi au coeur du travail d'écriture d'Alexis Fichet. Dans ses pièces Plomb, Laurier, Crabe et plus récemment Hamlet and the something pourri, on la retrouve dans sa forme vitale et inquiétante. Elle donne vie et empoisonne tout à la fois.
OVER GAME
du mardi 30 novembre au samedi 4 décembre à Khiasma entrée libre
> en savoir plus
> lire l'intégralité de l'entretien de Bérengère Lebâcle et Alexis Fichet
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