tag:blogger.com,1999:blog-2565741248220561090.post6628830310144113251..comments2023-04-06T04:48:09.150-07:00Comments on CROISEMENTS: La fiche de paye comme plaque sensible - par Simon QuéheillardRoselynehttp://www.blogger.com/profile/03651845304884034072noreply@blogger.comBlogger2125tag:blogger.com,1999:blog-2565741248220561090.post-10068175059531364412012-10-14T09:03:07.273-07:002012-10-14T09:03:07.273-07:00Réponse de Simon Quéheillard :
Vous connaissez p...Réponse de Simon Quéheillard : <br /><br />Vous connaissez peut-être ce sketch de Fernand Raynaud où un patron d’usine se met en tête d’aller voir « ses » ouvriers travaillant pour leur demander, dorénavant, de ne plus dire « je viens travailler, bosser, marner », mais « je viens m’amuser ». S’ensuit une scène désopilante où le patron obtient ce qu’il attend d’eux. À savoir, à la question « que faites-vous ici, quand vous mettez du charbon dans la chaudière ? », chaque ouvrier lui répond d’une voix rude « j’m’amuse… », formule qui donnera son titre au sketch. Il me semble que les ouvrières de LIP auxquelles vous faites allusion répondent à travers cet exemple à l’injonction qui leur est faite, leur signifiant de manière perverse leur dépendance à un travail qu’elle n’ont pas choisi. Cette citation « nous aimons ne pas travailler » est probablement une réponse à cette injonction faite de paternalisme (bien que le contexte précis de cette citation m’échappe à cet instant). Après, le débat « pour ou contre le travail » est une question qui, posée en ces termes, tourne en rond. L’affirmation de Bernard Friot selon laquelle « nous aimons travailler » est une manière de sortir de la constante culpabilisation actuelle dans laquelle se trouve « un demandeur d’emploi » qui refuserait un poste ne lui convenant pas (les conditions d’acceptations donnant lieu aujourd’hui à des lois de plus en plus coercitives). Le « travail » est ainsi constamment associé à l’idée de souffrance de laquelle le pouvoir tire notre culpabilisation de « ne pas vouloir travailler ». Il s’affirme là comme l’église catholique, en son temps, s’adressait aux pécheurs pour accroître son emprise. « Nous aimons travailler » renvoie à cette affirmation simple et fondamentale que l’on trouve dans n’importe quelle enquête ou documentaire radiophonique dans la bouche d’un « demandeur d’emploi » ou d’un travailleur, à savoir : « on veut se sentir utile ». Par la suite, il nous faudra distinguer (avec Friot) Travail et Emploi, Travail et Activité, comprendre comment est-ce la mesure économique de la valeur qui pose réellement problème (et non pas le travail concret en lui-même, au sujet duquel tout le monde s’accorde assez vite). Et c’est précisément cette reconnaissance monétaire qui détermine, selon Friot, ce que l’on entend par travail aujourd’hui. Selon cette acceptation, nous dit Friot, la société ne reconnaît pas un bénévole comme travailleur, elle le remise dans la catégorie des « activités utiles ». Pour Friot, cette séparation est aujourd’hui au cœur des enjeux de la lutte des classes.Anonymousnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2565741248220561090.post-49613957645930707292012-10-12T07:56:09.177-07:002012-10-12T07:56:09.177-07:00Votre lettre est passionnante dans tous les points...Votre lettre est passionnante dans tous les points qu'elle soulève. Mais il y a un aspect, et non des moindres sur lequel il y a toujours discussion et qui semble ici un présupposé à mon sens irritant, à savoir le « Nous aimons travailler ». « Le travail est une réalité anthropologique fondamentale »<br />En ce sens une vidéo visible à Bétonsalon à Paris sur 2 ouvrières de LIP qui s'exclament " qu'elle est cette histoire qui veut nous serions malheureux sans travail... que les ouvriers de LIP, privés de travail, travaillent quand même, mais non ! nous aimons ne pas travailler..."Thaddéehttp://thaddee.over-blog.comnoreply@blogger.com